Les Ruines des Cars et vestiges gallo-romains
LES CARS, ENSEMBLE FUNERAIRE ET HABITAT GALLO-ROMAIN

A une attitude de 850 mètres, le site des Cars s'élève au-dessus de fonds humides dans un paysage en alvéole typique du Plateau de Millevaches. Au début du siècle dernier, seuls quelques blocs apparaissaient dans les bruyères. Les premières fouilles, conduites par Marius Vazeilles en 1936, puis reprises lors de plusieurs campagnes, ont permis de dégager un ensemble funéraire et un bâtiment d'habitation distants de 300 mètres. La vocation du lieu n'est pas totalement élucidée, plusieurs hypothèses ont été avancées. La fondation Marius Vazeilles à Meymac abrite dans ses collections plusieurs objets retrouvés lors des différentes campagnes de fouilles. Au gré des différentes périodes de réchauffement du climat, de l'augmentation de la population et des vagues de colonisation, la forêt originelle a fait l'objet de défrichements. Au cours du Ier millénaire avant J.-C., l'ensemble du plateau est mis en valeur. Le pays se maille d'un réseau dense de domaines agricoles aux mains de propriétaires privés. Le mode de vie romain pénètre le territoire à partir du Ier siècle après J.-C., comme en témoigne l'architecture des bâtiments et notamment le système d'alimentation en eau avec le célèbre Bac des Cars. Ce monument se compose en fait de deux parties : un ensemble funéraire et une villa gallo-romaine.


L'ENSEMBLE FUNERAIRE

Cet ensemble comprend deux monuments funéraires. L'éparpillement des blocs s’explique essentiellement par le fait que ce site a longtemps servi de carrière aux habitants du voisinage. Les deux édifices étaient construits selon les mêmes techniques: les blocs de grand appareil, taillés et ajustés, étaient assemblés à joints vifs et maintenus entre eux par des crampons scellés au plomb. Des dalles de granite avec feuillure constituaient la couverture des monuments. Au centre du monument nord, un coffre destiné à abriter les restes d’une incinération, inséré dans le dallage, précise le caractère funéraire. La même fonction peut être attribuée au monument sud mieux conservé. La crémation était d'ailleurs le principal mode de sépulture de l'époque. Cet ensemble correspond à des édifices privés à caractère funéraire. La date de leur construction ne semble pas être antérieure à 150 et devrait même se situer vers la fin du second voire au début troisième siècle.


UNE VILLA GALLO-ROMAINE

Cette partie du site est caractérisée par une grande cuve monolithe (taillée dans un seul bloc de pierre en granit), connue sous le nom de Bac des Cars (dimensions: 2,75 m sur 2 m, pour une hauteur de 1,75m). C'est le réservoir d'eau qui grâce à des canalisations en plomb alimentait une piscine chauffée et une vasque avec jet d'eau.Ce bâtiment comprend au moins deux parties. La plus ancienne, située à l'ouest, dont l’étude du mobilier recueilli permet de situer la construction dans le second quart du IIème siècle.
La seconde partie peut dater de la fin du IIème ou du début du IIIème siècle. Elle correspond à une profonde modification du bâtiment accompagnée d'un agrandissement. Il s'organise alors autour d’une cour bordée par une galerie couverte qui dessert différentes salles. Une chaussée d'étang ruinée subsiste en aval.Les fouilles attestent que le bâtiment n'a pas été abandonné à la suite d'une destruction violente; sa désertion serait liée aux mutations économiques provoquées par les invasions germaniques qui ravagaient la Gaule vers 275-276. Le caractère privé et monumental des monuments, la qualité des aménagements de l’habitat, associés à la découverte d’objets en rapport avec un usage rural permettent de voir là la demeure d’un riche propriétaire terrien.



VESTIGES DES MAZIERES


FANUM DES JAILLANTS

Au col des Jaillants (ou géants), le fanum des Jaillants, sanctuaire gallo-romain est situé à proximité d'une ancienne voie, passant à 840 mètres d'altitude. PLusieurs campagnes de fouillles ont permis de dégager les structures de deux petits sanctuaires (ce type d'édifice cultuel est appelé fanum en latin) : un premier, de plan rectangulaire et à quelques pas au nord, un second de plan carré et mieux conservé. Un dallage précède son entrée côté Est.
Peu de choses sont connues sur les oroguines et l'histoire du site. Le mmobilier recueilli permet de penser qu'il fut occupé dès la période Augustinienne. Construit dan sla seconde moitié du Ier siècle après J.C., il fut abandonné avant la fin du IIIe siècle.
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